Bangalore, une autre facette de l’Inde
Nous passons par Bangalore, en remontant vers le Nord. Nous avons la chance d’y rencontrer Mujahid, self-made-man indien, et producteur de cornichons.
Les chiffres à Bangalore donnent assez rapidement le tournis, Mujahid nous évoque des employeurs de plusieurs centaines de milliers d’ingénieurs. Il est vrai que cette ville est évoquée comme la « Silicon Valley » indienne. Je pense qu’il faut arrêter de comparer, je n’ai jamais été en Californie, mais à mon avis une densité de ville avec 3 à 4 millions d’ingénieurs, c’est unique dans le monde. Les bureaux autour de nous n’en finissent pas, et les projets en construction sont aussi bien visibles. Si vous ajoutez à cela un manque d’homogénéité dans le développement des infrastructures et des routes, vous comprenez rapidement que le traffic ici est plus que chaotique, et les temps de trajets imprévisibles. La ville compte également beaucoup de centres commerciaux flambant neufs, climatisés et quasi vides (enfin peut-être aussi que nous y sommes passés en pleine semaine). Le métro aérien en construction possède des stations gigantesques ! Quand je demande pourquoi on ne fait pas de stations plus petites avec des fréquences plus élevées, il me répond que je n’imagine même pas le nombre de personnes !
Avec Mujahid, c’est l’occasion de discuter de beaucoup de sujets : le système de castes, la gestion des déchets, le développement de l’Inde, les communautés religieuses, le rapport à l’Europe, le cricket, et j’en oublie ! Qui plus est son accent anglais s’adapte au notre (de son aveu même), donc ces deux jours nous donnent non seulement l’occasion de poser plein de questions, mais surtout d’avoir des réponses des plus pertinentes et éclairées de quelqu’un qui a vu son pays et sa ville évoluer énormément depuis 25 ans. Côté religion, le système de castes existe depuis des siècles, et est très ancré, car à partir du nom de famille on peut déterminer l’appartenance à la caste. Résultat, certains changent de religion pour tenter d’y échapper, mais les traditions ont la vie dure.
Nous aurons la chance de visiter son usine, à quelques kilomètres de route. Avec le boom de l’immobilier, il a du s’éloigner de plus en plus de la ville pour avoir suffisamment de place. Je découvre avec surprise le cornichon avant de le mettre dans le vinaigre : ça a le goût du concombre et c’est très bon !
La calibreuse, selon un principe que je trouve génial : les cornichons avancent sur des cordes de plus en plus espacées. Simple mais efficace !
Ensuite vient le tri, chacun ayant un défaut précis sur lequel se focaliser.
La suite du processus nous sera expliquée de façon plus abstraite, car à cause des inondations de la fin de l’année 2015, la récolte a été repoussée (il a fallu replanter des cornichons en catastrophe), et l’usine tourne au ralenti encore quelques semaines.
Mujahid nous consacra encore du temps pour nous faire découvrir la ville et toutes ses facettes.
Nous lui en sommes pleinement reconnaissants, et cette rencontre aura été des plus riches parce-qu’elle nous montre une autre Inde, celle de la croissance économique et des inégalités associées. Nous retiendrons une phrase, symbole de la vie de l’entrepreneur en Inde : « In India you can die man ! » Ca fait réfléchir…
Ohlala j’adore les cornichons en plus !! Belle rencontre en tous les cas…
Meline : j’adore les cornichons, mais je ne sais toujours comment on les fait !
Vous faites vraiment un tres beau voyage et un bisou pour vous deux.
Mayeul : j’aime bien les cornichons mais ca pique beaucoup. Je voudrais bien gouter a tous les nouveaux fruits. J’aimerai bien gouter aux trois poulets !
@ Méline : alors il y a des gens (des indiens en l’occurrence) qui cueillent les cornichons à la main et qui les mettent dans des caisses en plastique, ensuite les caisses sont acheminées à l’usine dans des camions. Ensuite à l’usine on trie les cornichons en fonction de leur taille (c’est une machine qui fait ça), puis les cornichons sont lavés (ils passent dans une grosse bassine d’eau), puis ils passent devant des dames qui enlèvent les cornichons abîmés. Ensuite on met les cornichons dans de très grosses boîtes (plus grandes que toi – de la taille de la poubelle jaune dans ton jardin à peu près) et on les mélange avec du vinaigre pendant plusieurs jours. C’est là que les cornichons deviennent piquants, à cause du vinaigre. Ensuite une machine met les cornichons dans les bocaux en verre, une autre machine met les couvercles et les étiquettes, et tous les bocaux sont mis dans de très très grosses boîtes qu’on appelle des containers (1 container peut contenir 2 voitures comme celle de ton papa). Ensuite les containers voyagent par bateau pour arriver en Europe, puis par camion pour arriver jusqu’au magasin. J’espère que c’est plus clair pour toi maintenant 😉
@ Mayeul : moi non plus je n’aime pas trop les cornichons qui piquent ! Je suis sûre que tu aimerais les cornichons aigre-doux ! Papa, Maman, vous pouvez peut-être acheter un petit bocal pour que Mayeul puisse goûter ! 😉
Bises à tous les 5,
Sophia
Alors Sophia tu en a profité pour faire un petit audit en même temps ?
Profitez bien de voyage, on a l’impression d’être un peu en vacances en vous lisant !
Sarapic