Incredible India, le bilan
Nous avons passé 7 semaines en Inde au final, et il est difficile de dire si nous avons aimé ou pas. C’est surtout une expérience unique, un pays pas comme les autres, un mélange de milliers de cultures et de religions, un pays incroyable, au premier sens du terme.
Une des premières choses qui nous a réellement fait un choc, ce sont les déchets qui sont partout. Les indiens ne mettent jamais rien à la poubelle mais jettent tout par terre ou par la fenêtre, et peu importe le lieu, que ce soit le long d’une autoroute ou dans un chemin de montagne. Ensuite même si vous mettez un papier dans une poubelle, une vache, un chien ou un singe viendra l’éparpiller. Finalement, à quoi bon mettre son papier à la poubelle puisque de toute façon il va se retrouver par terre. Il n’y a pas de système de gestion des déchets ici ; le gouvernement indien a peut-être des problèmes plus colossaux à régler avant comme l’accès à l’eau et aux toilettes, ou l’éducation.
La deuxième particularité de l’Inde est sa densité de population. Dans chaque village, sur chaque route et à toute heure du jour et de la nuit il y a du monde. Cela peut aussi expliquer certaines difficultés à faire évoluer les infrastructures adaptées à ces flux de population permanents. Le klaxonnement est continu dans toutes les villes puisque ça bouchonne en permanence. Le bruit est omniprésent en Inde, et le concept de pollution sonore va prendre du temps avant d’émerger.
Et la troisième caractéristique est la diversité de la population. Il existe énormément de religions qui cohabitent, non sans tensions parfois. C’est une des raisons pour laquelle il est impossible de parler de tous les indiens d’un seul bloc, entre celui du Tamil Nadu, celui aux contreforts de l’Himalaya, ou encore celui à Calcutta, les différences sont énormes culturellement.
L’exotisme de l’Inde tient à ça, à ce melting pot, cet enchevêtrement de croyances religieuses, et de règles non appliquées. L’inertie semble énorme pour régler les défis de la croissance économique.
On nous a beaucoup dit et répété que nous commencions par le pays le plus difficile. Certes il y a des nombreux désagréments, mais se déplacer en Inde est assez facile, il existe de nombreuses lignes de bus et hôtels ou guesthouses adaptés. Il est vrai qu’au Nord la densité de population et les villes sont plus oppressantes.
Si on compte les sous, on en revient à 1359€ pour 7 semaines hors billet d’avion bien entendu, soit 97 €/semaine/personne. Un petit camembert qui nous manque tant :
Ce que j’ai préféré :
- Le temple de Tanjore et le contact chaleureux des indiens
- Le fort de Jodhpur, majestueusement imbriqué dans la roche et qui domine la ville
- La générosité des sikhs
- L’expérience de Mujahid
- Le palak mutter : épinards et pois verts, un délice
Ce que j’ai moins aimé :
- Le bruit et les klaxons inutiles
- Les déchets, les odeurs et la saleté
- Tous les processus !
Ce que Sophia a préféré :
- Le contact chaleureux de certaines indiens et indiennes
- Les couleurs chatoyantes des saris
- L’histoire de Gandhi
- Les paysages, les scènes de vie quotidienne, les animaux (bœufs, singes, dromadaires, oiseaux …)
- La quiétude de Rishikesh
- La majesté du Taj Mahal
- Les moments passés avec Mujahid, fort intéressants
- La cohabitation des religions, ou comment avoir la possibilité pour une athée de s’imprégner de la ferveur de croyants hindous, musulmans, chrétiens, sikhs, jaïns, juifs et bouddhistes en si peu de temps.
- La nourriture végétarienne si variée et très souvent délicieuse, le chai (thé au lait et aux épices, notamment le gingembre), le badam milk et le kulfi J
Ce qu’elle a moins aimé :
- La pollution : gaz d’échappements, industries, déchets partout. La non-conscience de cette pollution par la population.
- Ca pue (cf. point précédent).
- Il y a du bruit tout le temps (les fameux klaxons à longueur de temps).
- C’est chacun pour soi, sur tous les plans (quand on est 7 milliards il faut savoir faire son trou pour survivre…).
- Du monde tout le temps, partout. Et en grande majorité des hommes.
- Les regards insistants et persistants de ceux-ci.
- Le fait de ne voir que peu de femmes dans les rues.
- Le fait de devoir monter dans un wagon réservé aux femmes pour être sûre de ne pas se faire tripoter.
- Les arnaques en tout genre.
- Les sollicitations perpétuelles (Yes Madam, just have a look / Yes, rickshaw ? / Where do you go ? / Yes, you need a room ? etc.)
- Le marchandage.
- Le fait de ne pas pouvoir manger une salade ou un jus de fruits frais sans craindre pour sa santé, et donc de se priver.
- Le piment à trop forte dose
- Les chiottes à la turque (ou à l’indienne, donc).
« Bon, dis comme ça on a l’impression que je n’ai pas l’intention d’y remettre les pieds un jour mais pourtant cette idée ne m’est pas déplaisante : ce pays est magnétisant en quelque sorte, c’est étrange … Et puis il reste tant de chose à voir (Ellora, Varanasi, Jaisalmer, le Temple d’or, …) ! »
Merci pour cette visite Indienne, virtuelle pour nous, mais tellement interressante et vivante à travers tous vos articles.
La suite! 🙂
Merci pour vos retours et encouragements, ça fait plaisir !