Hpa-an et le mont Zwe Ga Bin
En quittant l’hôtel le matin, nous tombons sur une fabrique de cordes à partir des coques de noix de coco. Les fibres sont carrément sur la route. C’est vraiment intéressant de voir des procédés basiques de fabrication des choses élémentaires.
Au passage nous voyons aussi où finissent nos déchets informatiques…
Après seulement 2h de bus, nous arrivons à Hpa-an dans une guesthouse, le bus nous ayant posé juste à côté ! Nous faisons le classique check-in puis nous louons un scooter pour 2 jours et demi à 8000 kyats la journée soit 6€. Juste le temps de chercher le parcours sur maps.me et c’est parti !
Notre premier objectif, ne nous égarons pas, c’est de manger ! Autour d’une piscine plus ou moins naturelle sont disposés pas mal de restaurants sur pilotis, le problème c’est que personne ne parle anglais ici. Il va falloir sortir notre arme du routard de première catégorie : le g’palemo !
Après quelques discussions sympathiques, je demande de quelle viande sont faites les brochettes, ok, c’est du porc. Et Sophia montre le plat de noodles, le cuistot sort alors le paquet de nouilles sèches encore sous plastique.
Mission réussie il me semble. Nous nous sommes régalés, et les prix sont encore une fois dérisoires.
En ressortant nous nous dirigeons vers notre première grotte. En effet Hpa-an est connu pour ça, des formations karstiques se dressent en plein milieu des rizières, et comme cette roche est friable, l’eau a naturellement creusé des grottes. Je suis sûr qu’il y a des spots de canyoning ici !
Petite particularité, toutes les grottes sont remplies de Bouddhas, de partout et à toutes les époques.
Des jeunes femmes achètent des carreaux de carrelage, prient avec, et les déposent aux pieds de Bouddha en guise d’offrande. Peut-être espèrent-elles ainsi fournir de la matière au maintien du site et à sa rénovation.
Mais une fois que les pélerins sont partis, les vendeurs de carreaux se dirigent vers la pile aux pieds de Bouddha, et la ramènent sur leur table ! Cela nous a fait beaucoup rire.
On se balade dans la campagne birmane, on croise des forêts de bouddhas, des rizières verdoyantes, on profite de notre liberté en scooter. Yeaaaaaaaaah !
On nous promet aussi des « waterfall », ou chutes d’eau. Attention à ces annonces ici car en fonction de la saison, saison des pluies ou saison sèche, les lieux n’ont pas du tout le même aspect. On tombe en fait sur une piscine naturelle avec pas mal de monde, mais pas un seul touriste. Je me baigne, notez bien l’affiche ! Incroyable tout de même. Les birmans ne sont pas spécialement misogynes, il faut plutôt y voir un ordre établi, défini par le bouddhisme.
Il est bientôt 17h, la nuit va bientôt tomber, nous devons nous rendre à la « Bats’cave » pour voir les chauve-souris sortir de leur grotte au coucher du soleil. Sur le chemin on croise la montagne que l’on a prévu d’escalader demain soir.
Nous voilà donc à la nuit tombée observant un trou dans la paroi rocheuse.
Et puis tout à coup, c’est parti, elles sortent par centaines, par milliers, millions ??
Les petits points noirs s’éloignent de plus en plus, mais leur densité est telle que l’on voit des trainées, même à plusieurs kilomètres. Ce spectacle est impressionnant, la nature est toujours autant étonnante !
Le lendemain, nous continuons notre pèlerinage de grottes. La première est un peu décevante. On pensait payer cher, et donc voir quelque chose de plus impressionnant. Raté.
On compense en montant au-dessus de la grotte. De là, on aperçoit bien les formations karstiques au milieu des rizières.
Et puis une autre… Cette fois les stupas et les bouddhas sont baignés dans la lumière du soleil par des trous (naturels) dans la paroi.
Et puis encore une grotte, cachée derrière un monastère. Cette fois, on ne monte pas les escaliers et on ne rentre pas. D’une part il fait super chaud, d’autre part on ne pense pas que l’on va être surpris, et enfin on se préserve car ce soir nous attendent 900 mètres de dénivelé.
En effet ce soir nous montons dormir dans un monastère, en haut du mont Zwe Ga Bin. La montée est difficile, c’est la fin de la journée, et la température n’est pas encore retombée, nous avons essayé tant bien que mal de ne pas monter avant 16h. Au pied de la montagne, des centaines de bouddhas alignés.
Après 2h de marche non sans effort nous atteignons le sommet, on est trempés de sueur. On est loin du confort spartiate imaginé : nous serons en dortoir, et il y a même une douche, c’est dire. Le soir nous mangerons avec de nombreux français. Nous retrouverons Alicia et Juliette, avec qui nous avons fait une journée sur l’île des Ogres. Il y aussi Jeremy, qui voyage avec elles, Julie et Camille qui finissent un périple de plusieurs mois en Asie, et Amandine, une autre française. Nous passons une bonne soirée.
Le lendemain matin le soleil se lève à 6h07, faut pas rater ça !! On se lève tant bien que mal, nous n’avons pas très bien dormi, des chants bouddhiques étant diffusés sur haut-parleur à partir de 4h…
C’est super beau, nous sommes au-dessus des nuages, la montagne est éclairée par le soleil, et le brouillard en plaine ressemble à de la fumée qui se fraie un passage entre les sommets. La photo rend si mal par rapport à la réalité…
Nous observons des singes se chamailler, mettre en vrac les offrandes des croyants, boire dans des bouteilles en plastiques par le culot,… Il nous faut redescendre maintenant, après il va faire trop chaud. La descente n’est pas difficile mais à force ça tire sur les cuisses, on s’en souviendra quelques jours. En bas de la descente nous croisons deux sœurs françaises, Lucie et Marie, parties pour un tour du monde de 2 ans en stop, en utilisant le moins possible l’avion, et en faisant du travail bénévole. Chapeau les filles !
Nous continuons ensuite notre déambulation dans les grottes. Il nous reste le meilleur pour la fin, une grotte traversante avec des stalagtites et stalagmites, des chauve-souris au plafond que l’on entend (et que l’on sent…) mais que l’on ne voit pas et un chemin à faire pieds nus faiblement éclairé. Cette balade agréable nous amène vers un petit plan d’eau, puis il faut passer sous la montagne en barque, et enfin la contourner à pied pour revenir au point de départ. Une balade vraiment sympa, avec pleins de choses à observer, du petit chat ronron au gamin espiègle, en passant par les cultures de riz.
Encore une fois le soir nous croisons des français avec qui nous échangeons pendant un certain temps. Raymond, 57 ans, est à la retraite depuis peu, et sa femme Sylvie a pris un congé sabbatique pour qu’ils puissent voyager ensemble pendant 5 mois en Asie.
Ce séjour à Hpa-an se termine par un restaurant où après m’avoir servi un plat que je n’aimais pas (avec du poisson broyé en paillettes), on me le change sans me faire payer plus. Tout ça pour dire que ces quelques jours ont été parfaits, nous ne nous sommes jamais ennuyés un seul instant, nous avons vécu des expériences uniques, et avons rencontré plein de personnes. La bonne recette pour profiter pleinement du voyage ?
Que de belles choses…
Continuez à nous faire rêver même si je dois le dire c’est un peu démoralisant !!
Hello impressionnant ces paysages sauvages et grandioses…C’est super, une petite vidéo de temps en temps, on voyage un bout de chemin avec vous c’est sympa…et ces bouddhas alignés comme sur un damier^^
bisou bisou
Super Article. On y va dans un mois on a hâte !!!!
On a quelques questions.
Pas trop dur de trouver son chemin pour les points d’intérêt?
Vous avez laissé votre scooter au pied de la montagne avant de faire l’ascension? Pour dormir au monastère, il faut payer une donation ou il y a un prix fixe? faut-il prévenir qqn? faut-il apporter une couverture pour dormir?
Merci par avance.