Cuzco et le Machu Picchu
Albane, ma sœur, nous fait le plaisir d’écrire un article. Son écriture et son œil sont différents, et cela nous fait du bien d’avoir un autre point de vue. Bonne lecture !
Jeudi 6 octobre
Nous nous levons tôt : 5h.
Nous prenons un vol intérieur pour Cusco (soit avion soit bus pendant 30h… Ma phobie reste raisonnable). Le mal des montagnes nous fait un peu peur. Le conseil premier aux touristes est de ne pas prendre l’avion pour rejoindre les villes en altitude, (pour éviter la soroche justement) mais on est jeunes, on est beaux, on est fous (d’ailleurs ce n’est ni la première ni la dernière fois que nous n’écoutons pas les recommandations de la médecine des voyages)…
Trajet en taxi pour l’aéroport.
Tout petit avion. 13 rangées. Si on meurt, au moins on ne sera pas nombreux….
Thibault explique que c’est un avion adapté aux régions montagneuses. Ça tombe bien, Cusco est à 3399m d’altitude. Je me dis que les mecs y ont réfléchi et que ça va bien se passer. Le vol se passe relativement bien pour moi (je crois que ma phobie cède du terrain…). Les paysages sont incroyables, on se croirait sur Mars, comme si personne n’avait jamais foulé ces terres… La peur de l’avion ne doit pas faire renoncer à ça, c’est juste magique… Ce sont des régions montagneuses de pierres presque noires qui semblent hostiles rien qu’à les regarder.
On va dire que l’atterrissage a été le plus flippant de ma micro-expérience aéronautique. Le pilote n’y est pour rien (il était plutôt bien vu que nous sommes en vie) mais les virages (je ne sais pas le nom quand tu es dans les airs) avec un si petit avion m’ont bien fait peur…
Arrivée à Cusco donc… En un seul morceau… Pas mal !
Nous prenons un bus pour le centre ville. L’altitude se fait ressentir mais cela n’a rien à voir avec ce qui avait pu être envisagé. Je cherche un peu l’air et je me sens flagada.
Dans le bus, nous sommes contraints d’admettre que les Péruviens ont une manière très particulière de conduire. J’échafaude une théorie selon laquelle ils ont remplacé le clignotant par le Klaxon. Si on pense au nombre de fois qu’on utilise un clignotant pour un trajet en ville, on a une idée du bruit engendré.
Arrivée dans le centre, en opposition à toute recommandation sanitaire de la médecine des voyages, (j’avais prévenu que nous dérogerions…) je mange un petit sandwich au guacamole fabriqué dans la rue. Et bien, je dirai FUCK les recommandations ! Les avocats sont un délice, j’aimais déjà beaucoup ce fruit avant mais là ! Une texture de fou furieux, la sensation de manger du beurre, un goût subtil et prononcé. Quand on ajoute des tomates, du citron vert et de l’oignon rouge dans un petit pain, c’est parfait ! J’ai toujours eu conscience que la meilleure cuisine était faite de la façon la plus simple mais avec des ingrédients de qualité, cela se confirme !
Ce petit sandwich rond de 12 centimètres de diamètre n’est que le préambule des découvertes de Cusco. La ville est splendide. Il y a ces petits balcons qui semblent sortir des bâtiments, des vieilles pierres, un emplacement géographique sublime. Je comprends pourquoi les Incas ont posé leurs valises ici.
D’ailleurs, ils ont construit des murs dont un est toujours visible et dont la réalisation semble laisser perplexes les ingénieurs d’aujourd’hui, tant sur la capacité à tailler les pierres que sur leur acheminement et leur assemblage.
Point touriste :
Un péruvien habillé – déguisé – en Pachacamac (L’inca dans les albums de Tintin « les sept boules de cristal » et « le temple du soleil ») stationne en permanence devant ce mur dans le but de se faire photographier avec des touristes moyennant finances (peut-être pour rembourser son costume). Cela me semble désuet et ridicule, cela me rappelle les gladiateurs italiens devant le Colisée…
Nous occupons notre journée à organiser la suite des événements : billets de train pour Aguas Calientes et billets d’entrée pour le Machu Picchu. Je ne suis pas une bonne équipière pour ça. Je m’investis très peu dans l’organisation même si je participe avec plaisir aux balades pour aller chercher tel ou tel billet, informations… J’espère que Sophia et Thibault ne m’en tiendront pas rigueur.
Nous mangeons dans un petit restaurant qui ne paie pas de mine. La cuisine est bonne mais pas excellente. Par contre, le tarif défie toute concurrence (même au Pérou) : amuse-bouche, soupe, plat, mini-crêpes et quelques morceaux de papaye pour S/. 7.00 (1,75€).
L’après-midi, nous profitons des attraits touristiques de la ville, en gros Shopping ! J’ai trouvé de la laine Baby Alpaga pour S./25.00 la pelote (soit 6.25€ – Maëlle comprendra mon hystérie à ce moment précis…), un pantalon, un bracelet pour Daphné. J’hésite encore pour un pull et un tapis mais on verra plus tard.
En remontant à l’hôtel…
Attention, digression hôtel.
Si la qualité de la salle de bain (et surtout la production d’eau chaude – il s’agit un module installé directement sur le pommeau et branché – non je ne vois pas ce qui est dangereux entre l’eau et les fusibles – mais ce système semble assez courant puisque nous le recroiserons plus tard – son efficacité reste quand même à être démontrée…) n’est pas une priorité, ni d’ailleurs l’amabilité des employé-e-s (une d’entre elle deviendra « Madame Sourire ») ce petit hôtel est au top. Il y a une petite cour super mignonne et surtout une terrasse qui domine la ville. Je reparlerai de cette terrasse (le décalage horaire dans ce sens là fait que tu te lèves très très tôt).
Donc en remontant à l’hôtel, nous nous arrêtons pour prendre l’apéro dans un petit bar local. Peu de choix à la carte mais des boissons étonnantes :
* maceras de veinte plantas
* crema de ayguamento
* crema de sauco
Pas de traduction mais les papilles disent que c’est bon. (En vrai, on sait ce que les deux premiers veulent dire mais ça fait moins folklorique !)
Ce bar mérite quand même d’être évoqué pour sa vue (Cusco by night ça envoie du lourd ! ) et pour son plafond étonnant (à damier blanc et orange et avec dans chaque carré blanc, une position sexuelle – on pourrait l’appeler le plafond-sutra).
Nous allons ensuite manger dans une crêperie, il faut monter et descendre dans de toutes petites ruelles (cette ville est vraiment agréable) et l’altitude se fait sentir. Beaucoup.
Revenons aux crêpes… Le graphisme de la carte est beau, les produits sont bons, les cadre est agréable mais c’est un repaire de français (adresse du Routard) et au delà du prix qui témoignent du nombre de touristes, nous sommes loin du restaurant typique…
Je me couche encore très tôt (21h!). Je n’encaisse pas encore très bien le décalage horaire.
Vendredi 7 octobre
Lever à 5h (forcément quand tu te couches à 21h).
Je m’installe sur la terrasse, le soleil apparaît à 5h39.
C’est très beau, il y a un petit côté magique à regarder le monde s’éveiller.
Je me rends compte que dans la vie quotidienne, on ne prends pas le temps. On prend le temps d’aller au travail, de faire les courses, de voir des amis mais on ne prend pas le temps de regarder, d’être seul en fait. On court en permanence après tout mais on passe à côté de choses essentielles comme regarder le soleil se lever et se dire qu’une nouvelle journée inédite commence.
La ville de Cusco est propice à la réflexion. J’ai toujours trouvé que les panoramas invitaient à l’introspection. C’est encore plus vrai dans une ville étrangère. Les sons, les couleurs, le soleil sur la peau, le vent, les voix, tout est différent. Quand je regarde cette vue, je me dis que tout est affaire de solitude. La manière dont je ressens ce moment est unique et surtout intimement lié à moi, à ce que je suis, à ce que je pense être. En fait, un moment comme celui-ci ne peut être partagé. Il peut être vécu par plusieurs personnes côte à côte mais pas partagé.
Après toutes ces considérations philosophiques qui n’interrogent que moi, je vais raconter ici l’épisode intitulé « la fâcheuse histoire de la lessive interdite »
Ce matin après le petit-déjeuner (en terrasse au soleil, et ouais !), Thibault, en homme respectueux de lui-même et des personnes qui voyagent avec lui, décide de faire sa lessive dans le lavabo de notre salle de bain après avoir tendu une corde à linge dans la cour intérieure de l’hôtel. Donc il frotte, il rince, il essore et il étend.
S’en suit un déluge de reproches : la lessive serait donc prohibée.
Nous assistons à une sorte de joute verbale anglo-péruvienne qui débute avec l’employée de l’hôtel et qui continue avec la cheffe. Thibault fait remarquer qu’il n’y a pas de pancarte qui interdit la lessive (Tiens, ça ne te rappelle pas un film ?). La cheffe répond que c’est comme ça !
Nous ne comprenons pas vraiment le sens de cette interdiction mais celle-ci éveille chez Thibault ce fameux sentiment : « Il est interdit d’interdire ! ».
Les mariages culinaires ne sont pas une question de bons sens.
Direction le marché San Pedro où nous avons l’intention de nous sustenter. Les prix affichés sont encore plus bas que ceux aperçus ces derniers jours… C’est dire ! Nous trouvons donc un menu à S/.5.00 (1,25 €). Consciente que mon estomac ne peut ingérer autant de nourriture, je me contente d’un segundo (plat principal) appelé « saltado con pescado ». Ce que je traduis par « truc avec du poisson ». Et là, surprise diététique et gustative, mariage improbable sur le sol français (sauf peut-être dans les restos péruviens de Paris tu me diras). Nous avons pêle-mêle (ce mot convient bien, sache qu’il n’y a aucune recherche esthétique dans la cuisine des marchés) : de la salade, du riz, du poisson pané (entier bien-sûr), des frites, le tout arrosé de lomo saltado (sorte de pot au feu aux travers de porc). Donc en réalité, « saltado con pescado » veut dire « viande sautée avec poisson ».
Au marché, je croise quand même quelques rudiments de cuisine française. A savoir, des grenouilles. C’est assez étonnant. Une dame est assise sur un petit tabouret, devant elle, une petite planche à découper. A sa gauche, une bassine. A sa droite, des cuisses de grenouilles décortiquées (pas sûre que ça se dise pour des grenouilles mais tu comprends l’idée). Je ne suis pas restée à observer les différentes manipulations nécessaires mais tu dois savoir que dans sa bassine (celle de gauche), les grenouilles sont vivantes et patientes tranquillement.
Un touriste, ça visite des trucs notamment des bâtiments religieux
Iglesia de la Merced
Cloître exceptionnel (alors, tu dois savoir que j’aime beaucoup les cloîtres, ce n’est donc pas une remarque très objective…). Des fleurs, des colonnes sculptées, une fontaine… Le lieu est paisible (c’est peut-être ce que j’aime dans les cloîtres, va savoir!). Ils savent vivre ces moines !
Enfin, presque tous, sauf celui resté enfermé 11 ans dans une cellule (alors oui les chambres des moines – et des soeurs – s’appellent des cellules, il n’y a pas d’analogie carcérale de ma part même si je trouve que parfois, les mots sont bien trouvés…). Du coup, il a peint tous les murs jusqu’aux plafonds avec une métaphore manichéenne ancestrale : le paradis et l’enfer. D’un côté, c’est beau, c’est bien, c’est gentil, gna, gna, gna… et de l’autre, bouh c’est mal, c’est méchant, gna, gna, gna… Tout ça à base de petits anges tout mignons, de démons qui font peur et tout le toutim.
Iglesia de la compaña de Jesus
Alors là, si tu veux voir un autel aux dimensions assez inédites, viens à Cusco, tu seras servi !
Une sculpture de bois gigantesque (15 mètres de large sur 21 mètres de haut, je t’avais prévenu) et recouverte de feuilles d’or. Tu ajoutes des statues, des tableaux et tu obtiens un objet que tu ne verras jamais ailleurs ! (enfin, est-ce vraiment un mal ? cela reste particulier comme décoration, même si comme tout, il faut le voir chez soi).
Retour à l’hôtel pour une douche (Chaude ! Yeah !)
Le soir, quartier San Blas pour nous restaurer. La circulation est infernale.
Petit restaurant sympathique avec dégustation de cocktails locaux :
* pisco sour
* maracuya sour
* chicha sour
Samedi 8 octobre
Départ en minibus pour Ollantataymbo. Le chauffeur s’endort au volant, je le vois dans son rétroviseur, il pique du nez, je l’explique à ma voisine et elle lui crie « no es el tiempo de dormir ! ». Il se ressaisit mais baisse son rétroviseur pour ne plus que je le vois… C’est un peu flippant quand même ! Nous arrivons tout de même sans encombre à Ollanta.
Nous prenons un repas à la gare mais je prends les devants, je demande clairement un segundo végétarien. On me propose une omelette, des légumes et évidemment du riz !
Nous prenons ensuite le train entre Ollanta et Aguas Calientes. Au prix du billet, je ne détaillerais pas ici cette expérience. Je crois que c’est tout ce que je n’aime pas. Le billet est hors de prix, le train est pas mal, c’est vrai, mais on te sert des gâteaux et du jus de fruits de collectivités. Je préférerais un train moins classe, rien à manger ni à boire mais un prix correct !
Aguas Calientes ou la ville sans âme
Arrivée à Aguas Calientes. Je n’aime pas cette ville, on dirait qu’elle n’existe pas, c’est juste un immense repaire de touristes qui vont au Machu Picchu. En fin d’après-midi, la pluie s’invite. Nous restons au calme, j’écris mes cartes postales… Puis nous sortons faire un petit tour au marché. Rien de fou-fou, mais quand même à signaler : la reprise de « How deep is your love » des Bee Gees à la flûte de Pan !
Le soir, le temps ne s’étant pas arrangé, nous pique-niquons dans notre chambre (chacun son tour vu que nous n’avons qu’un seul tupperware !). Les produits locaux sont de sortie : tomates, oignons rouges, citrons verts, petits pains ronds qui ressemblent aux ciabattas italiennes et bien sur le roi des légumes péruviens : l’avocat !
Nous nous couchons tôt, il pleut toujours, pour se lever à 4h pour se rendre au Machu Picchu.
Dimanche 9 octobre : Journée “I DID IT !”
4h25, il pleut toujours.
Thibault allume le plafonnier de la chambre, je me prend la lumière en pleine face ! Il semblerait que je ne sois pas tant que ça « pas du matin » dans la mesure où je ne lui ai pas retourné un coup de pied dans les dents à ce moment précis.
En tout cas, à cet instant, Thibault aurait pu se nommer « motivation ». Dans mon duvet, la pluie continuant, je pense que j’aurais pu sans aucun problème (et même avec un peu de délectation) reporter mon départ à plus tard. Pas Lui. On n’a pas le choix, c’est comme ça, on y va. (Et heureusement !).
Il faut savoir, avant de lire la suite, qu’il existe deux façons de se rendre au site du Machu Picchu de bon matin :
* en bus, pendant 20 minutes, une route en lacets pour la modique somme de 24 US$ (??!!)
* à pied, pendant 2 heures, un escalier de 1716 marches (??!!)
Nous voilà donc équipés pour partir : chaussures de randonnée, polaire, anorak (avec capuche évidemment), frontale. L’équipement du parfait trekkeur sous la pluie (même s’il manque toujours ces fameux essuie-glaces pour lunettes !).
Au checkpoint, festival de couleurs. Tous les touristes sont habillés pour la pluie donc les ponchos-sacs-poubelle sont de sortie (cette appellation qui m’est propre ne témoigne en rien de leur côté pratique mais indique uniquement leur aspect esthétique). La mode est donc à couleur vive cet automne-hiver 2016 : jaune, vert, rose…
Maintenant commence l’ascension (on peut croire que c’est l’Everest vu la manière dont je vais en parler mais sache qu’au regard de ma condition physique – et ce malgré mes heures de natation dernièrement – et des conditions météorologiques, cette randonnée y a un peu ressemblé pour moi).
Au bout de 20 marches (il y en aura 1716 dixit le guide du Routard, c’est dire l’avancement du truc), j’en ai ras-le-bol, j’ai envie de courir de marcher vite pour prendre un bus hors de prix.
Au bout de 100 marches, je me demande ce que je fais là, j’ai envie de pleurer.
Après je râle,
Puis je râle,
Enfin, j’atteins ce point psychologique (je ne sais pas pourquoi je fonctionne comme ça mais c’est un fait) où plus rien ne m’arrête. J’avance, j’avance, j’avance sans rien dire et de préférence seule. J’avance uniquement dans le but que ce soit terminé.
Nous arrivons en haut.
Je ne suis pas peu fière de moi ! Je l’ai fait ! I did it !
Je pourrais me la raconter avec mes petits-enfants, ou la boulangère, si je deviens vraiment très vieille-qui-radote-et-raconte-sa-vie-pendant-que-toi-tu-attends-juste-de-payer-une-baguette au choix. Je leur dirai « en 2016, je l’ai fait le Machu Picchu et ce n’était pas le truc bling-bling d’aujourd’hui, à l’époque, il n’y avait pas d’autoroute pour y aller et puis on n’avait pas encore d’hoverboard… ». Bref, je suis fière.
Ca valait vraiment le coup. La vue d’en haut est étonnante. Très étonnante en fait. On ne voit RIEN, NADA, WALOU ! Il y a un brouillard à couper au couteau, on ne voit pas à 50 mètres.
Nous espérons que la vue va se dégager. A ce moment précis, Motivation (Thibault donc) pourrait se prendre ce fameux coup de pied dans les dents pour l’allumage de lampe sans prévenir ! Mais, dans la matinée, enfin, à 7h30 (mais quand tu te lèves à 4h25, ça peut s’appeler la matinée…), la brume se dissipe en quelques minutes. La cité apparaît. Et même si j’étais très déçue de ne rien voir en arrivant, découvrir le site de cette manière a un côté magique. J’ai vraiment beaucoup aimé ce moment.
Les conditions météo ne devaient pas être simples à gérer pour nos amis Incas (je préfère dire amis, ils n’avaient pas l’air super funs avec leurs ennemis…). La brume va et vient en quelques minutes seulement.
Je reste longtemps assise à contempler la cité. Si la pluie nous a accompagnés lors de la montée (comme c’est gentil de sa part…), les nuages ont laissé place au soleil. Soleil de plomb. Limite Dieu Inca. Ce n’est vraiment pas facile de s’habiller dans ce pays. Il fait chaud et froid en même temps. Très chaud et très froid.
Nous avons ensuite visité les ruines mais le manque d’informations dans la cité est à déplorer. En sortant, un tampon pour le passeport qui dit « I did it ! » Évidemment je le fais (preuve pour la boulangère du futur !).
Nous amorçons la descente, mes jambes tremblent et ne me portent plus très bien. J’ai vraiment peur de mon état physique demain, notamment des courbatures. Bref, nous arrivons en bas.
Nous pique-niquons notre repas officiel (plus besoin de le décrire maintenant !), accompagnés de petits moucherons, c’est l’horreur. Ils piquent et les boutons ne sont pas ragoûtants.
Je ne suis pas mécontente de quitter cette ville que je n’ai pas trouvée agréable.
Nous rentrons à Ollantaytambo en train.
Je ne raconterais pas ici, de peur de m’énerver à nouveau, l’incivilité des Français en voyage organisé. Pourtant, autour du site, nous avons eu deux beaux exemples : ce fameux tampon (en même temps, ils sont plus près de la sénilité donc du radotage que nous, la preuve pour la boulangère était sûrement plus nécessaire) et l’accès au train et le voyage Aguas Calientes-Ollantaytambo.
Nous trouvons une auberge « hospedaje » avec une cour fleurie très agréable. Une douche (chaude ! Yeah !) Puis nous sortons manger avec Thibault pendant que Sophia câline le chat de l’auberge.
Lundi 10 octobre
Grasse mat’ !
Non je déconne, lever à 6h35. Je m’installe dans la cour pour écrire… Thibault me rejoint et nous apercevons un colibri. C’est la première fois que j’en vois un je pense. C’est vraiment majestueux comme oiseau. Il a l’air tellement fragile, mais tellement rapide en même temps.
Nous sommes à Ollantaytambo et le temps est mauvais. Nous rentrons à Cusco aujourd’hui et j’espère que nous retrouverons le temps que nous avions quitté. Nous nous promenons un peu dans la ville, enfin le village puis nous prenons un minibus pour Cusco (S/.10.00 pour 2h de trajet). Le minibus cherche des clients avant de partir. Ainsi, nous ferons quatre fois le tour de la place principale en alpaguant d’éventuels autres passagers.
En arrivant à Cusco, nous mangeons dans un petit restaurant local pour une bouchée de pain (mais en fait, il n’y a pas de pain, il y a du riz et des patates bien évidemment !).
Nous retrouvons notre hôtel de Cusco avec sa terrasse et sa vue. Malgré la pluie, je me sens mieux ici qu’à Ollantaytambo (même si la cour de l’hôtel était vraiment conviviale, colorée et agréable à vivre).
L’après-midi, nous visitons le musée du Machu Picchu. Musée qu’il est conseillé de voir avant de se rendre sur le site. (Ce n’est pas la première ni la dernière fois que je fais les choses à l’envers !). Le musée est bien fait et semble bien préparer à la visite du site naturel. Nous déplorons qu’il ne soit pas situé à Aguas Calientes, au moins cette ville aurait eu un attrait.
Nous nous promenons ensuite dans les rues de Cusco (que nous commençons à connaître), je poste mes cartes. Nous prenons ensuite un goûter : pains au chocolat pour Sophia et Thibault, café pour moi. Et quand je dis café, je parle d’un vrai expresso, réalisé au percolateur ! Pas de l’eau chaude avec du café liquide concentré. Bref, un vrai café !
Nous mangeons le soir dans le même type de restaurant qu’à l’accoutumée et là c’est un total échec pour moi. Du riz (je n’en peux plus du riz) et des bananes sucrées-salées. Si tu me connais, tu sais que cela représente tout ce que je déteste manger. Au delà des propriétés antidiarrhéiques de ce plat, il n’y a rien à garder. Je crois que j’aurais plus facilement ingurgité un steak tartare, c’est dire. Nous avons goûté les desserts : tarte au citron meringuée (avec une meringue géante) et “tres de leche” (sorte de gâteau au yaourt mais avec une texture d’éponge). Pas mauvais, mais pas fameux.
Mardi 11 octobre
Nous nous levons vers 7h. J’ai eu du mal à m’endormir hier soir (le délicieux café ?). Nous prenons notre dernier petit déjeuner avec Mme Sourire. Si son amabilité légendaire ne me manquera pas, l’idée de quitter Cusco me rend un peu nostalgique…
Direction le terminal terrestre pour prendre le bus pour Puno. Départ prévu à 10h pour une arrivée à 17h. Départ effectif à 10h10 (ça passe) pour une arrivée à 18h40 (c’est abusé).
En montant dans le bus, une personne de la compagnie nous filme. C’est peu rassurant : soit il s’agit d’un pervers aux pratiques bizarres (normal tu me diras pour un pervers) soit c’est pour savoir qui était à l’intérieur en cas d’accident (ce qui au regard de la conduite péruvienne semble beaucoup plus plausible mais toujours aussi flippant !).
La suite au prochain article !
Super article.
J’en profite pour vous remercier pour tous les précédents et je vous souhaite un bon retour qui doit se vivre avec beaucoup de sentiments mélangés, j’imagine.
Bravo ma fille, en dehors du « I did it » , tu as écrit un super article dans la lignée de ce qu’ont déjà écrit Sophia et Thibault, je me suis bien amusé.